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Critères de la nourriture licite et de l’abattage rituel

Critères de la nourriture licite et de l’abattage rituel

 

(D’après les observations du comité chargé de la préparation de cette liste de critères).

 

Coordination:

D.R. Abdsattar Abu Ghuda,  président du comité

 


:Contenu

1-Définition de la nourriture halal.

2- Les animaux et la nourriture végétarienne licites et illicites.

3- Les méthodes d’abattage.

4- Les caractéristiques du sacrificateur.

5- Les conditions nécessaires à la validité du sacrifice (plus de détails sur l’étourdissement électrique dans l’annexe).

6- Les lieux d’abattage (abattoirs et  boucheries) et de stockage.

7- Les convenances à respecter lors de l’abattage.

8- Le contrôle des règles du Halal.

9-Le respect des règles sanitaires.

10- Le respect de la certification et des règles en vigueur.

Au nom de Dieu, le Tout-miséricordieux, le Très Miséricordieux


 

1-La définition de la nourriture halal

1/1Le halal est toute nourriture, animale ou végétale, qui peut être consommée dès lors que les conditions et les normes suivantes sont respectées :

-ne pas contenir une substance interdite par la législation islamique.

-la préparation de la nourriture ne doit pas être faite à l’aide de mécanismes ou d’opérations contraires à la législation islamique.

-la nourriture doit répondre aux normes sanitaires.

2- La viande et la nourriture végétarienne licites et illicites

½ La viande issue de l’abattage islamique est licite. Sont également autorisés les nourritures végétariennes non nocives à la condition qu’une matière illicite n’y ait pas introduite ou utilisée lors de la préparation.

2/2 Il est interdit de consommer de la viande issue d’une bête morte ( ainsi que toute viande qui prend son statut comme cela sera évoqué prochainement ), le sang, le porc ainsi que ce qui a été immolé pour un autre que Dieu.

3/2 La bête étranglée, assommée (frappée avec un objet contondant dans le but de la tuer), morte d’une chute ou d’un coup de corne, ou celle qui a été entamée par un carnassier – à moins qu’elle n’ait été égorgée à temps-, sont considérées comme bête morte et donc interdite à la consommation sauf en cas de nécessité. Cette permission est accessible à la condition d’éviter l’excès. Elle à été légiféré dans le but de préserver la vie.

4/2 Sont interdites toutes les boissons alcoolisées, peu importe le nom donné à ces dernières. Les drogues et les substances nocives confirmées sont également proscrites.

5/2 Certains juristes ont émis un avis prohibitif à la consommation de certaines viandes tandis que d’autres se sont limités à un avis qualifiant ces viandes de détestables mais non interdites. Nous trouvons par exemple la viande de chien, de serpent, de carnassiers (possédant des canines), d’oiseaux de proie, les insectes nuisibles tels les scorpions, ou répugnants tels les vers,  les amphibiens comme les grenouilles, la viande d’âne ou de cheval, de poissons venimeux et enfin toute plante toxique tant que la substance néfaste est présente.

6/2 la consommation des poissons d’eau de mer et d’eau douce- sans prendre en considération son aspect extérieur ainsi que sa dénomination- est licite si l’animal vit naturellement dans l’eau et n’est ni venimeux ni carnivore.

3-Les techniques d’abattage

L’abattage s’accomplit de l’une des manières suivantes:

1/3 L’égorgement: cette opération se fait par la section de la trachée artère, de l’œsophage et des deux veines jugulaires. C’est la méthode utilisée de base et plus particulièrement pour les ovins, bovins et volailles. Elle peut également être pratiquée pour d’autres espèces.

2/3 L’égorgement thoracique ( Nahr ) qui consiste à planter la lame dans le creux à la base du cou. Cette méthode est conseillée pour l’abattage des camélidés. Elle est également autorisée pour l’abattage des bovins.

3/3 La méthode du ‘Aqr, qui consiste à blesser une partie de l’animal dès lors qu’il prend la fuite. On a recours à cette technique pour les animaux sauvages qui peuvent être familiarisés. Par contre si l’animal est attrapé vivant, il doit être égorgé.

4/3 La chasse à l’aide d’animaux de proie (chiens ou oiseaux) à la condition que ces derniers apportent l’animal mort et qu’ils ne s’en soient pas nourri. Si le chasseur trouve l’animal chassé vivant, il se doit de l’égorger.

4-Les caractéristiques du sacrificateur

¼ Le sacrificateur doit être sain d’esprit, adulte et avoir atteint l’âge du discernement. Il peut être musulman, chrétien ou juif.

2/4 Avoir connaissance des différentes techniques d’abattage. Mettre en place des sessions d’entrainements à toute personne qui en aurait besoin sans oublier de respecter les exigences techniques en vigueur.

¾ Mandater des contrôleurs intègres à chaque étape de l’abattage et déposer un label garantissant officiellement les exigences de l’abattage.

4/4 Mettre à disposition un nombre suffisant de sacrificateur afin d’éviter toute négligence et le non respect des étapes d’abattage.

5/4 Le principe premier est l’abattage manuel. Par contre, il n’y a pas de mal à utiliser des outils mécaniques pour l’abattage des volailles tant que les conditions du sacrifice sont respectées. Il suffira dès lors de dire « Bismillah » avant l’abattage de chaque série. Au cas où le système mécanique s’arrête, il faudra renouveler la prononciation du terme « Bismillah ».

les conditions requises pour la validité du sacrifice .5

1/5 L’animal doit être licite à la consommation comme cela a été mentionné précédemment.

2/5 L’animal doit être en vie avant l’abattage.

3/5 Ne pas étourdir l’animal ou l’anesthésier de sorte  qu’il meurt avant l’abattage. Au sujet de l’étourdissement électrique, se référer à l’annexe.

4/5 La lame doit être aiguisée de sorte à trancher et couper parfaitement. La lame peut être en fer ou d’un autre métal tranchant.

5/5 S’assurer d’avoir bien tranché les deux veines jugulaires ainsi que l’œsophage. Il est recommandé de ne pas sectionner la moelle épinière.

6/5 Prononcer le nom de Dieu  « Bismillah » avant l’abattage. Toutefois, le sacrifice du sacrificateur qui oublierait de prononcer le nom de Dieu restera licite. Pour l’ouvrier juif ou chrétien, la prononciation du nom de Dieu n’est pas demandée.

6- Les lieux d’abattage (abattoirs et  boucheries) et de stockage.

1/6 L’utilisation d’abattoirs et d’entrepôts spécifiques à ce genre d’activités est préférée dans la mesure du possible. En cas d’incapacité, il faudra veiller au respect de la séparation des produits ainsi qu’aux règles sanitaires liées à l’exercice de ce métier afin d’éviter toute confusion entre les différentes viandes.

2/6 Obtenir une autorisation officielle à l’exercice de ce métier ainsi qu’un certificat islamique de la part d’instances musulmanes agréées.

3/6 S’assurer de la présence de règlements intérieurs dans les sites de production contenant toutes les exigences islamiques lors des différentes étapes  de l’abattage.

4/6 Certifier la méthode d’abattage ainsi que les règles de séparation des viandes et de propreté afin d’éviter tout mélange sur les différents sites. Désigner les responsables et leurs qualifications pour éviter toute négligence.

7-Les convenances à respecter lors de l’abattage

1/7 Traiter les animaux qui vont être abattus avec douceur. Ne pas utiliser de fils électriques que ce soit lors de leur transport ou au moment  de la mise à mort. Respecter le bien-être animal dans les entrepôts. Eviter de les nourrir de protéines et farines animales ainsi que de matières industrielles.

2/7 Tranquilliser la bête et la faire boire avant l’abattage.

3/7 Ne pas aiguiser la lame devant la bête à sacrifier.

4/7 Dans la mesure du possible, ne pas égorger une bête devant une autre.

5/7 Ne pas faire souffrir l’animal ou couper une de ses parties (même pour le stabiliser). S’assurer de la mort de la bête avant de la dépecer ou de l’introduire dans de l’eau chaude.

8- Le contrôle des règles du halal

S’assurer de la bonne application des dispositions fondamentales pour la nourriture halal. En voici quelques une :

1/8 Prononcer le nom de Dieu lors de l’abattage et ne pas se contenter de l’enregistrement vocal.

2/8 Mettre à dispositions des contrôleurs pour vérifier le respect des prescriptions islamiques.

3/8 Procurer à l’ensemble du personnel les informations essentielles à l’abattage rituel.

4/8 La société concernée doit avoir en sa possession un cahier précis du travail fourni ainsi qu’un programme de vérification.

5/8 Entreprendre des visites surprises des lieux de productions afin de s’assurer des bonnes conditions de fonctionnement.

6/8 L’organisme chargé de délivrer les certificats de conformité doit avoir en sa possession une charte réunissant toutes les prescriptions islamiques lies à l’abattage rituel.

9-Le respect des règles sanitaires

Il est indispensable de respecter ces règles sanitaires en complément des prescriptions religieuses préalablement citées:

1/9 La bonne santé de l’animal.

2/9 Le respect des normes sanitaires chez le personnel tout comme les sites de production. Mettre à disposition un nombre suffisant de lieux de désinfection.

3/9 Entretenir le matériel et le nettoyer régulièrement.

4/9 Se fournir dans la mesure du possible de matériel propre à la préparation de la viande halal. En cas d’incapacité, nettoyer le matériel avant toute utilisation.

5/9 Séparer les animaux abattus selon le rite islamiques des autres bêtes dans le cas où la production n’est pas exclusivement réservée à la viande halal.

6/9 Le label apposé sur la viande doit contenir les informations suivantes : le nom du site de production, le numéro d’enregistrement, la date d’abattage et le numéro de série.

7/9 Mandater un vétérinaire pour s’assurer de la vie des bêtes avant l’abattage ainsi que de leur bonne santé.

10-Le respect de la certification et des lois en vigueur

1/10 Garder les registres des animaux abattus selon le rite islamique à l’abri.

2/10 Mettre à disposition des instances agréées un registre signé des sacrificateurs  qui sera présenté à chaque visite.

3/10 Le respect des règles de préparation, stockage et transport de la nourriture émises par le Conseil européen de la Fatwa.

4/10 Garder les documents de vérification à l’abri.

Annexe

L’étourdissement de l’animal avant l’abattage[1]

Le principe premier dans le rite islamique est de ne pas étourdir l’animal avant de l’égorger puisque la méthode légiférée est la plus adéquate dès lors que les conditions et les exigences sont respectées. Cette méthode repose sur la miséricorde et vise à diminuer les souffrances animales. Il est donc demandé aux instances chargées de ces questions de faire évoluer les techniques d’abattages, principalement pour les bêtes de gros volumes afin que ce principe de miséricorde soit appliqué comme il se doit.

A-L’animal étourdi puis abattu est licite à la consommation si toutefois les règles islamiques ont bien été respectées. S’ajoute à cette condition le fait que l’animal n’ait pas perdu la vie avant l’égorgement. Les experts en la matière ont donc mis en évidence les règles techniques pour garantir la vie de l’animal avant son égorgement :

  • Les électrodes doivent être placées sur les tempes ou de manière vertical (frontal-occipital)
  • La tension électrique doit varier entre 100 à 400 V.
  • Le courant électrique doit varier de 0.75 à 1.0 Ampère pour les ovins et de 2.0 à 2.5 pour les bovins.
  • Le courant électrique doit être appliqué pendant une période allant de 3 à 6 secondes.

B-L’utilisation du pistolet à tige perforante, d’une matraque, d’une hache ou de gaz (principalement en Angleterre) est proscrite.

C- L’étourdissement des volailles par choc électrique n’est pas accepté. Par expérience, cette méthode provoque la mort de nombreuses volailles.

D-Les animaux étourdis par l’utilisation d’un mélange de dioxyde de carbone et d’oxygène ou d’un pistolet à tête ronde restent licites à la consommation s’ils restent en vie avant le sacrifice.

Sixièmement : Il convient aux musulmans occidentaux de travailler afin d’obtenir des autorités compétentes les autorisations pour l’abattage rituel sans étourdissement ainsi que de défendre leur droit à consommer de la viande halal.


 

Remarque :

Tout élément nouveau dans ce domaine qui n’a pas été signalé dans ces pages doit obligatoirement être renvoyé vers le Conseil.

[1] Selon la décision N°95 (10/3) du centre international de droit musulman

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